And games begin again

Les étoffes de toutes les couleurs, formes et tailles s'étalaient en alignement parfait devant elle. D'un geste distrait, Katerina passait le bout des doigts sur les tissus doux. Elle sortit un top écarlate d'une main et l'admira d'un œil expert.  
Peu de monde circulait dans la boutique de vêtements, le soleil qui resplendissait au dehors les attiraient comme les abeilles vers les fleurs.
La vampire jeta un regard lasse vers les baies vitrées. Elle s'ennuyait ferme en cette belle journée. Faire les boutiques en temps ordinaire lui permettait de passer le temps et de perfectionner son image mais aujourd'hui, le shopping ne l'amusait que peu. Elle avait envie d'une activité plus palpitante, d'exercer ses talents...

Alors qu'elle reposait le vêtement et recommençait à détailler paresseusement les choix qui s'offrait à elle, une ombre de passage devant la vitrine la figea et un sourire d'entrain illumina son visage.
Voilà qui s'annonçait intéressant.
Se détournant des articles en vente, elle s'approcha des vitres pour mieux admirer son divertissement en approche.
Le jeune homme blond avançait d'un pas tranquille sur le trottoir qui lui faisait face. Dans la lumière du jour, il resplendissait. Cependant, de par son attitude et son caractère, il paraissait réussir à se fondre parfaitement dans la foule. Bien sûr, sa nature de chasseur l'obligeait à ne pas se démarquer, pour pouvoir ainsi mieux surprendre sa victime.

Un air comblée plantait sur son visage, Katerina sortit de la boutique d'un pas assurée et séducteur. Lorsqu'elle fut dehors, elle remarqua instantanément le changement qui se produisit chez le chasseur.
Le jeune homme blond se figea soudain, comme s'il avait sentit la présence de la vampire. Se retournant d'un geste leste, il se retrouva soudain face à sa proie. Seul une route les séparait l'un de l'autre. Un sourire mauvais, laissant deviner les plans qu'elle avait en tête, Katerina se dressa de toute sa splendeur face au jeune homme.

- Et si on jouait ? Murmura t'elle.

Ang games begin again

« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

Mes yeux d'un bleu azur balayaient d'une attention non feinte chacun des passants croisant ma route. À l’affût du moindre signe qui trahirait la trahison de quelques démons, je continuais depuis plusieurs heures déjà à les observer tour à tour, découvrant de nouveaux visages, tout en en remarquant quelques-uns me paraissant familier. Laissant mon odorat effectuer le travail, impossible de rater la moindre créature de la nuit. Bêtes abordant un nom jouant les traîtres, certains d'entre eux côtoyant les génies de ces pauvres sorciers adhérant à une cause qu'ils pensent tous autant les uns que les autres justes. Laissant leurs pouvoirs entre les mains des descendants du diable, leurs agissements sont uniquement animés par le désir de protéger sa famille, ou bien même sa propre personne. Si l'on en excluait les quelques adorateurs de Satan n'apportant leurs dons aux vampires de leur plein gré, sans exiger quoi que ce soit en retour si ce n'est du respect. Je ne sais comment occuper mes journées, hormis par par le rythme régulier de mon pieu s'abattant sur de multiples cœurs. Jamais je ne parviendrais à me souvenir le nombre exact de personnes à qui je retirais la vie. Qui sait, ma profession ne sera probablement pas apprécié par les grandes divinités qui me banniront également entre les flammes de l'enfer. Et bien soit, tel l'ange de la mort que je suis, je continuerais mon combat éternel animé par cette vengeance consumant mon âme seconde après seconde. Si tel est mon destin, je l'accepterais la tête haute, le regard franc. Je devais à mes parents une éternité de service, composant leurs morts que je causais de ma propre et défaillante naïveté. Oh, doux souvenirs de leurs visages s'imposant à mon malheureux esprit. Pourquoi ? C'est ce que je ne cesse de me demander, semblable à un enfant apeuré, se posant d’innombrables questions en des pourquoi exaspérant que les parents balaient d'un revers de la main en un parce que agacé, causant les gémissements des plus petits. Je me souviens de tout. Des traits de ma mère, de la poigne de mon père. De leurs sourires étincelant se déposant sur leur fils. Des sourires s’effaçant si soudainement sous les crocs des bêtes. Par ma faute. Ma faute. Deux mots infimes aux allures banales, causant les égarements de mon esprit troublé par une folie se propageant davantage de jour en jour. M'arrêtant soudainement sur un banc, je m'y installe, tentant de dissimuler mon visage fait de marbre sous la capuche de mon sweat, barrière infranchissable de la curiosité humaine. Face à moi, une famille. Petit garçon riant aux éclats sous les étreintes de sa mère, tenant soigneusement dans sa seconde main celle de son époux, les contemplant d'un amour infini parvenant à épaissir la douleur de mon cœur. Un jour, je fus aimé ainsi. Moi, et moi seul. Dans les abysses de mon passé, deux personnes uniques en ce monde m'apportaient un amour perpétuel. Un amour que je bafouais de ma trahison. À présent, ils doivent me haïr du haut des poings enserrés de la faucheuse ne les quittant plus d'une semelle. Ils sont pris au piège, et ce, jusqu'à la fin de cet univers. Mon cœur se serra et reprenant ma route, je flânais paresseusement devant quelques vitrines attirant mon attention. Le poing serré, j'observais les articles exposés en vitrine, lorsque soudainement, une douce odeur parvint à mon nez. Un enivrant parfum symbolisant mort et sang. Elle. Approchant de sa grâce, séparé par une seule et simple route, je la toisais du regard, espérant qu'elle approche davantage afin que je fasse de cette proie téméraire mon dîner du jour. Cependant, impossible de l'attraper entre les filets, je devais bien l'admettre, celle-ci possédait un véritable don quant à l'art de fuir. Mais, un jour, je la rattraperais. Ce n'était qu'une question de temps. Et, avec un peu de chance, ce jour sonnait enfin. Laissant un sourire erroné se glissait sur mes lèvres, je m'avançais de quelques pas vers ma proie, rassuré par le contact chaleureux du pieu glissé dans ma manche. Et des divers autres nichés dans d’innombrables endroits. Murmurant après quelques secondes de silence, la belle parvint à attiser cette haine viscérale que je portais d'une vive intensité à chacun des siens et notamment à elle. De tous, il s'agissait probablement de la pire. Répliquant à sa déclaration, je m'approchais d'elle, laissant toute peur s'envoler au loin, à jamais : « Avec plaisir Katerina, amusons-nous donc. Un dernier tour de piste avant ta fin. »

And games begin again

Le chasseur et sa proie se faisaient face, séparés seulement par quelques mètres de goudron. Les yeux charmeurs d'Aaron étincelaient de défi, comme provoquant la jeune femme d'agir. Cette dernière sourit tranquillement, donnant un air angélique à son visage.
- Mon cher Aaron, je ne pensais pas te revoir de sitôt !

Le souvenir même de leur dernière entrevue suffit à déclencher l'hilarité de la jeune femme.
Elle avait laissé le chasseur en bien mauvaise posture lors de cette précédente rencontre. Elle revoyait encore parfaitement le visage du jeune homme lorsqu'il avait réalisé le guêpier dans lequel elle venait de le fourrer, ses yeux lançaient des éclairs et son corps tout entier lui promettait vengeance.
Il fallait avouer que la Petrova avait encore une fois bien joué sur ce coup là, démontrant une fois de plus son intelligence et prouvant que personne ne pourrait jamais l'arrêter. Ce jour là, il la traquait dans Manhattan et il n'aurait pu en aucunes façons éviter le piège. Parcourant le monde depuis plus de 500 ans, Katerina connaissait beaucoup de choses et beaucoup de monde. Elle savait ainsi parfaitement que la ville était connue pour abriter la célèbre sorcière immortelle et sa complice, June. Elle rassemblait chez elle des vampires en grand nombre, dont le but était de tuer sans relâche les chasseurs membres des "5". Les vampires qui se présentaient à la sorcière traquaient avec ferveur tous les chasseurs marqués et avec comme but l'anéantissement total de ces élus.
Et Katerina avait fait apparaître Aaron au milieu de cette foule déchaînée, lui et ses marques bien visibles. Ainsi donc ne pensait elle pas le revoir si rapidement.

Rivant son regard à celui du chasseur, elle y lut toute la colère contenue et sourit de plus belle. Mais elle ne craignait pas Aaron.
La demoiselle avait soigneusement planifié son retour dans cette ville et avait plus d'un plan d'avance de tout prêt. Encore une fois, rien ne l'arrêterai.
Jetant un coup d’œil autour d'elle, elle fit soudain un grand signe de la main à une adolescente aux cheveux blond clair. La jeune fille répondit avec joie à son signe et vint se poster devant Katerina. Se mettant dos à la vampire, elle se colla à elle et se retrouva face à Aaron. Passant son bras autour de la blonde, Katerina approcha son visage et posa son menton sur l'épaule de la fille, ses lèvres tout près de son cou.
Un sourire démoniaque s'imprima sur son visage.
- Vois tu, cher petit chasseur, ce n'est pas encore aujourd'hui que tu sera le plus fort. Je te présente Candy, jeune lycéenne de Mystic Falls. Elle est sous mon influence depuis deux semaines déjà et elle m'adore, n'est ce pas ma jolie ? Susurra la jeune femme.
La blonde se fit un plaisir d'hocher la tête avec enthousiasme et tout en elle trahissait l'affection qu'elle éprouvait pour la Petrova.
Cette dernière voyait les yeux d'Aaron s'agrandirent alors qu'il commençait à réaliser ce qu'elle faisait.
- Ainsi enlacée, nous n'avons rien d'alarmant, poursuivit la vampire avec des intonations délicieuse. Je pourrais la mordre et boire son sang sans alarmer qui que se soit... Par contre, si tu m'attaquais, tout le monde le verrait et tu risquerais de dévoiler des secrets interdits à cette petite ville. Que fera tu alors, mon sucre d'orge, si je décide de la mordre ?